Comprendre son cycle menstruel permet de mieux l’appréhender, mieux comprendre ses besoins physiologiques selon chaque période et ainsi moins subir la période de règles pour, au contraire soutenir son corps naturellement.
La machinerie est extrêmement sensible, chaque hormone détient un rôle particulier impactant les hormones suivantes. Le moindre dérèglement entraine des réactions en chaînes et possiblement des troubles comme le syndrome prémenstruel (SPM), des règles douloureuses, des perturbations du cycles, etc.
L’aspect psycho-émotionnel et la comparaison avec les saisons permet aussi de mieux assimiler nos variations d’humeur, de concentration, de sociabilité, sensibilité, etc. Encore une fois une question d’hormones ! On l’entend souvent, mais le comprendre aide à davantage l’accepter et si possible à faire en sorte d’organiser ses journées en fonction. Et surtout être plus tolérante envers nous-même durant les phases plus difficiles !
Un peu de physiologie :
Plusieurs hormones rentrent en jeu pendant le cycle : les oestrogènes, la progestérone, la LH et la FSH. Les oestrogènes et la progestérone sont sécrétées par les ovaires. La LH et la FSH quant à elles, sont contrôlées par l’axe hypothalamo-hypophysaire, c’est-à-dire l’hypophyse et l’hypothalamus situées au milieu du cerveau. Cet ensemble est inter-relié, les sécrétions ovariennes et celles provenant de l’axe hypothalamo-hypophysiaire dépendent l’une de l’autre. Elles se régulent en permanence.
- La FSH (hormone folliculo-stimulante) contrôle la formation des ovules et des spermatozoïdes, elle entraine la production des oestrogènes et est sécrétée pendant la phase folliculaire.
- La LH (hormone lutéinisante) régule les oestrogènes, la progestérone et la testostérone. Elle est produite juste avant l’ovulation (son pic déclenche l’ovulation).
- Les oestrogènes créent les conditions favorables pour l’ovulation et la fécondation : épaississement de l’endomètre, booste la sécrétion de la glaire cervicale, mais elles interviennent également sur les formes corporelles, l’élasticité de la peau, l’hydratation des muqueuses…
- La progestérone est l’hormone de la gestation, elle assure une bonne implantation de l’embryon s’il y a fécondation.
Les phases du cycle menstruel
Le cycle débute au premier jour des règles avec la destruction et l’élimination de la muqueuse utérine, causée par une concentration sanguine en œstrogène et progestérone très faible.
La période de J5 à J13 se nomme la phase folliculaire : on retrouve une sécrétion progressive d’œstrogènes. L’utérus réagit en reconstruisant sa muqueuse, et en produisant le mucus du col de l’utérus de manière assez dense.
L’ovulation est déclenchée environ au milieu du cycle (environ à J14) par un pic d’oestrogènes et de l’hormone LH (lutéinisante). L’ovulation correspond à la libération d’un ovocyte.
On assiste par la suite à une diminution des sécrétions d’œstrogènes, de LH et de FSH. Au contraire c’est le moment où la sécrétion de progestérone augmente.
On passe alors en phase lutéale (de J15 à J28 environ). Le follicule qui est arrivé à maturation devient ce que l’on appelle un corps jaune et se décompose en 14 jours. Le col de l’utérus se referme, la muqueuse change d’aspect via la sécrétion de progestérone : elle est très vascularisée et la glaire s’épaissit.
On retrouve assez fréquemment la comparaison de chaque phase du cycle avec une saison. Cette comparaison est intéressante pour comprendre nos changements psycho-émotionnel, notre concentration, l’impact sur le mental et la sociabilité. Evidemment tout ceci varie selon chaque femme, ces différences peuvent être plus ou moins marquées et ressenties ou non.
Le cycle en lien avec les saisons
La période des menstruations correspond à l’hiver. C’est un temps où l’on a davantage besoin de repos, “d’hiberner”, de se retrouver seule. Le corps doit éliminer une partie de sa muqueuse utérine, c’est une sorte de détox ce qui lui demande de l’énergie. Les taux hormonaux sont au plus bas. On comprend donc que l’on se sent davantage fatiguée, beaucoup moins concentrée, moins attirée par le fait de sortir et voir du monde. La sensibilité au stress est largement accrue et l’hyperémotivité peut être aussi beaucoup plus présente.
C’est le temps de faire des activités plus douces comme le yoga, le Pilates, la marche, prendre le temps de lire, de dessiner, dormir davantage. On n’est moins dans l’action et dans le faire, mais beaucoup plus dans l’être.
La phase folliculaire est symbolisée par le printemps. C’est un temps où l’on renaît, où l’on sort de notre grotte. L’énergie revient en même temps que la sécrétion hormonale d’oestrogènes augmente. La concentration refait surface, l’envie de sortir également. On sent aussi une amélioration de la qualité de la peau et des cheveux. On retrouve l’envie de bouger, faire du sport, de s’investir dans le travail, les projets, etc.
L’ovulation c’est l’été, la période on fire ! Là on est au max ! Concentration, productivité et sociabilité à leur comble, la capacité de gérer plusieurs choses à la fois. C’est le moment où l’on est le plus endurante, avec le plus d’énergie. De même sur l’aspect physique, on se sent rayonnante, la peau et les cheveux sont au top.
Puis la phase lutéale correspondant à l’automne. On commence à avoir envie de plus de calme, de retrouver des moments seule, d’introspection pour se reconnecter à son intuition. Durant cette phase, c’est le moment idéal pour se laisser aller à la créativité, l’imagination, laisser murir les projets, les idées, mais également créer, écrire, méditer… On est plus sensible à l’environnement qui nous entoure.